On définit habituellement le début du jour par le «point du jour». Les Japonais, respectant une règle presque générale (on le verra à mainte reprise au cours de ce livre), que l'on pourrait définir comme une «inversion incompréhensible de certaines références culturelles*» considèrent que le début du jour se conçoit comme l'«ouverture de la nuit dans le jour.»
D'où le choix de cet étrange mot-clé. Le trait du bas représente alors le plancher (reportez-vous au cadre 1) de l'horizon, au dessus duquel le soleil pointe.
5 traits
*Cette «inversion culturelle»
n'est certes pas une nouveauté, mais le voyageur occidental en visite
au Japon est toujours surpris de constater que, par exemple, tourner la
clé dans une serrure pour fermer la porte aura pour effet probable
son ouverture, une lampe rouge allumée sur un taxi ou un distributeur
automatique indique qu'ils sont libre ou en état de marche, le fou
rire y est signe d'un embarras intolérable, si l'on y mange souvent
le poisson cru, en revanche l'huître y est frite, l'équivalent
de la scie égoïne se tire au lieu de se pousser... Les constatations
concernant les contradictions culturelles ne sont pas nouvelles: en 1585,
Luïs Fróis, père Jésuite portugais ayant vécu
plus de trente ans au Japon, rédige son Traité sur les
contradictions de moeurs entre Européens & Japonais.
Ëdité pour la première fois en Europe en juin 1993 (Editions
Michel Chandeigne, 10 rue Tournefort, 75005 Paris) son ouvrage rend compte
des moindres détails de la vie japonaise d'alors, et demeure exact
à de nombreux égards. Nous y ferons parfois référence,
lorsque telle ou telle de ses observations nous semblera, par sa similitude
à l'une ou l'autre de nos saynètes, aider à la mémorisation.
Peut-être même serons-nous parfois surpris par l'évolution
de notre propre société.