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BLÉ TRANSGÉNIQUE :  POLÉMIQUE EN  SUISSE APRÈS UN REFUS DE PROCÉDER À UN ESSAI
Les OGM divisent autorités et chercheurs suisses: l'Office fédéral de l'environnement refuse d'autoriser l'Ecole polytechnique de Zurich (EPFZ) à procéder à un essai de dissémination en plein champ de blé transgénique, a-t-on appris auprès de cet institut. L'Ecole a annoncé dans un communiqué qu'un recours administratif serait déposé après le refus par Philippe Roch, directeur de l'Office, de cet essai, dont l'objectif était de tester la résistance d'un blé transgénique au champignon de la carie du blé. L'EPFZ estime que des erreurs ont été commises par l'Office, aussi bien dans l'appréciation du bien-fondé scientifique de sa demande qu'au niveau de la prise en compte de l'avis des experts. «C'est très néfaste pour la place scientifique suisse, si on ne peut même plus faire des essais et des recherches pour finalement disposer aussi d'une base de décision» en vue d'une possible commercialisation, a indiqué Christiane Beerli, élue du Parti radical (conservateur), à la Télévision suisse romande (TSR). Le refus de M. Roch, ancien responsable du WWF (Fonds mondial pour la nature), a suscité une levée de boucliers dans les milieux politiques de droite, l'industrie et les chercheurs concernés par la production et la mise en point de ces OGM. Cinq des seize membres de la Commission d'experts pour la sécurité biologique ont démissionné le 23 novembre, estimant leur travail scientifique désavoué au terme du refus, le troisième en deux ans, d'une expérimentation sur les OGM,qui avait pourtant reçu l'aval de cette Commission. L'Académie suisse des sciences naturelles a réclamé un programme de recherche national sur les plantes génétiquement modifiées, pour «permettre de combler les lacunes sur les avantages et les risques de dissémination». Philippe Roch avait principalement motivé sa décision négative par l'inutilité d'exposer l'homme et l'environnement à un produit inconnu qui, de toute évidence, n'est pas nécessaire.  «Les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas d'évaluer les risques potentiels pour l'homme et l'environnement» de ce type de produit, avait-il argué.
 (Source AFP)



LA DÉCOUVERTE AU MEXIQUE DE MAÏS SAUVAGE

Ce dernier contaminé par une variété transgénique a déclenché une polémique aux Etats-Unis, où des organisations écologistes et des scientifiques réclament à l'administration de déployer tous ses efforts pour préserver la biodiversité. Une centaine de scientifiques et professeurs d'université américains, mais aussi mexicains, australiens, et européens, ont lancé un appel au gouvernement des Etats-Unis pour qu'il «emploie tous les moyens possibles afin d'empêcher la contamination du maïs mexicain (criollo) et une variété affiliée (teosinte) par des variétés génétiquement modifiées». Pour sa part, l'organisation écologiste Greenpeace a envoyé une lettre à l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA) et au département de l'Agriculture exigeant que le gouvernement arrête immédiatement l'exportation de maïs transgénique au Mexique afin de protéger des variétés indigènes contre toute contamination génétique supplémentaire. «La contamination de variétés de maïs indigène par des variétés transgéniques au Mexique risque de provoquer leur extinction. Si on réduit cette diversité biologique, la sécurité alimentaire future est menacée», a affirmé Doreen   Stabinsky, de Greenpeace. Le maïs est une plante originaire du Mexique où elle pousse à l'état sauvage depuis des milliers d'années Les premières cultures de cette céréale par l'homme dans ce pays remontent à 6.000 ans Une contamination de plante de maïs qui poussent à l'état sauvage dans des montagnes reculées du Mexique a été découverte par des scientifiques de l'université de Californie Berkeley, selon une étude publiée cette semaine dans le magazine scientifique britannique Nature. David Quist Ignacio Chapela, les deux chercheurs, ont étudié l'empreinte génétique (ADN) du maïs traditionnel présent dans la Sierra de Oaxaca au sud du Mexique. Les résultats ont été comparés à  deux  types  de  maïs génétiquement modifiés produits par la société américaine Monsanto  ainsi  qu'avec d'autres échantillons de maïs non contaminé. Interrogé par l'AFP, le porte-parole de Monsanto, Gary Barton, a souligné qu'une enquête ouverte par le gouvernement mexicain n'en est qu'à ses débuts et que les semences ayant contaminé le maïs sauvage n'ont pas nécessairement été produites par Monsanto. «Les scientifiques ont utilisé des semences transgéniques de Monsanto comme comparaison, mais d'autres fabricants produisent également des semences transgéniques», a souligné Gary Barton, rappelant que 25% du maïs cultivé aux États-Unis est transgénique. En outre, le maïs Bt (contenant un gène du Bacillus thuringiensis qui le rend résistant aux insectes ndir), qui aapparemment contaminé le maïs sauvage dans les montagnes du Mexique, ne pose pas de problèmes pour l'homme, étant donné qu'il est homologué pour la consommation humaine aux États-Unis, mais également au Japon et en Europe, a-t-il indiqué. Mais, les écologistes et les experts qui ont lancé l'appel au gouvernement mettent l'accent sur le risque que la contamination pose pour la biodiversité. «La diversité génétique des plantes destinées à la consommation humaine est essentielle pour l'avenir de l'agriculture mondiale», soulignent les scientifiques dans leur appel au gouvernement, précisant que le maïs sauvage mexicain joue un rôle particulièrement important dans la préservation de la diversité génétique de cette céréale. 
(S. AFP)