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Communiqué de presse Attac France

Condamnation des militants anti-OGM
"Ne nous laissons pas intimider."


La cour d'appel de Montpellier vient de condamner lourdement José Bové, porte-parole national de la Confédération paysanne, et Dominique Soulier, porte-parole pour le département de l'Hérault. René Riesel, a été, lui, condamné à 6 mois de prison ferme. Les peines vont de 6 mois de prison ferme à 6 mois avec sursis, et s'alourdissent d'amendes et de dommages et intérêts considérables. José Bové, Dominique Soulier et la Confédération paysanne ont décidé de se pourvoir en cassation, et de saisir la Cour européenne des Droits de l'Homme, basée à Strasbourg.

Ce jugement vise à sanctionner la destruction de plants de riz transgéniques au  CIRAD en juin 1999 ; compte tenu d'un sursis prononcé lors d'une condamnation antérieure, la peine prononcée à l'encontre de José Bové et de René Riesel équivaut à une peine d'un an et deux mois de prison ferme. Il s'agit donc d'une condamnation exceptionnellement lourde au regard actes incriminés et surtout au regard des enjeux de santé publique qu'ils recouvrent. En totale solidarité avec l'engagement de la confédération paysanne contre les oukases des multinationales de l'agroalimentaire, Attac souligne l'écart inquiétant existant entre ce verdict et les craintes qu' expriment les opinions publiques face aux risques transgéniques, leur aspiration à une application stricte du principe de précaution en matière alimentaire.

De toute évidence, cette condamnation s'inscrit dans un processus plus large de criminalisation de l'activité syndicale ; elle vise à mettre au pas celles et ceux qui remettent en cause les certitudes imposées, à censurer tout débat public sur les enjeux de mondialisation, tant sur le terrain agricole que social ou citoyen, à rendre indiscutable la loi des multinationales.
Refusant cette tentative d'intimidation, Attac entend poursuivre, aux cotés notamment de la Confédération paysanne, son combat contre les cultures transgéniques et d'une façon générale contre de toute forme de brevetabilité du vivant au niveau international. Attac entend poursuivre et développer ses campagnes d'information et de mobilisation contre l'existence de parcelles d'essai en plein air, celles-ci présentant un risque avéré de dissémination. Attac sera présente lors des prochains rendez-vous juridiques et militants en ce domaine et réaffirmera son refus de la marchandisation du vivant lors du Forum social de Porto Alegre.